12 mars 2021
Dans le cadre de la chaire DESAPS du Pr. Nathalie De Grove-Valdeyron se tiendront les Journées Louis Dubouis qui associeront cette année la Chaire Unesco coordonnée par Emmanuelle Rial Sebbag, Directrice de recherche Inserm, LEASP, Université Toulouse III-Paul Sabatier.
La question de l’analyse des risques en santé (qui comporte l’évaluation, la gestion et la communication sur les risques) est essentielle. La santé étant « le plus précieux des biens » différentes mesures prises tant au niveau national qu’européen visent à en garantir la protection et à minimiser les risques auxquels l’homme est exposé.
Ainsi un certain nombre de produits, potentiellement dangereux pour la santé, au premier rang desquels figurent les médicaments, nécessitent d’être évalués scientifiquement avant d’être mis sur le marché. Ils font ensuite l’objet d’un suivi (pharmacovigilance, nutrivigilance, matériovigilance…) afin d’en garantir l’innocuité.
Le citoyen, pourtant, semble de plus en plus méfiant envers les évaluations scientifiques menées au niveau international, européen et/ou national, celles-ci étant parfois contradictoires pour un même produit (la cancérogénéité probable ou improbable du glyphosate en est un exemple), voire peu crédibles (Monsanto papers) et non transparentes. Un fossé se crée entre des avis scientifiques très spécialisés rendus par les agences (européennes et nationales) et la perception des risques par les citoyens, dont la confiance est mise à mal. La maîtrise des risques en santé est-elle effective ? La communication sur le risque est-elle transparente ?
Le domaine pharmaceutique est celui où l’évaluation des risques est sans doute la plus aboutie et la plus réglementée mais au-delà du risque intrinsèque au produit (innocuité), les risques peuvent avoir des causes externes. Sont-ils maîtrisés efficacement ? Les essais cliniques randomisés sont-ils aujourd’hui encore adaptés aux innovations émergentes dans le domaine de la santé (thérapies innovantes, thérapies digitales (DTx), développement de la médecine génomique etc.) ?
Ces questions amènent à une réflexion plus générale sur la gouvernance du risque en santé et sur l’éthique, notamment dans le domaine particulièrement sensible de l’édition du génome. Les questions relatives à la communication sur les risques sont également centrales dans un environnement ou les évaluations scientifiques font encore l’objet de controverses.
Cette communication se doit de s’adapter tant aux acteurs chargés de la mettre en œuvre (professionnels de la santé, chercheurs, institutions sanitaires, État) qu’aux personnes auxquelles elle est destinée (grand public, patients) et se doit d’intégrer internet dans les modes de diffusion des informations.
La crise de la COVID 19 et les leçons que l’on commence à en tirer offrent une dimension particulière et d’actualité brûlante à ce colloque reprogrammé, pour des raisons sanitaires, en distanciel le 12 mars 2021.
Programme